Un carambolage, ça peut être cela !
Mais heureusement, beaucoup d'autres choses... !
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Un carambolage, ça peut être cela !
Mais heureusement, beaucoup d'autres choses... !
Le livre est ouvert, et c'est une joie.
C'est par ces quelques mots que s'ouvrait la préface de mon livre Psaumes, édité en 2001 aux éditions Socéval. Depuis... Tristesse. Ces éditions ont fermé et ce livre n'est plus disponible après avoir été mis au pilon (plusieurs dizaines d'exemplaires) par les éditions Artège !!
L'aventure était-elle terminée ? Non.
J'ai pu récupérer avec beaucoup de difficulté tous les dessins qui le composaient. Ceux-ci dormaient dans des cartons sur une armoire poussiéreuse et auraient certainement terminé un jour ou l'autre à la poubelle au regard du peu d'intérêt que leur portaient les éditions Artège, guère favorables à la création contemporaine.
L'aventure continue.
Je souhaiterais vous raconter les prémices de ce livre.
En 2000, les éditions Socéval, par l'intermédiaire du Père Charpentier, principal maître d'oeuvre de ces éditions, me demandent d'envisager l'illustration des quatre couvertures de l'année 2000 pour leur revue Dimanche en paroisse. Je réalisais donc ces quatre couvertures sur le thème des psaumes.
(Je ne remercierai jamais assez le Père Charpentier d'avoir cru dans ce projet et de m'avoir aidé à le réaliser jusqu'au bout.)
Je trouvais là une source d'inspiration incroyable. Ainsi, le pied à l'étrier, j'étais parti pour une longue série. Au bout de 50 psaumes... et deux années de travail intensif, je sentais que le filon commençait à s'épuiser. Il fallait faire vite. Avoir une maison d'édition était la chance à saisir, surtout qu'elle ne semblait plus très pérenne. Ce qui devait arriver arriva peu de temps après... Elle ferma et le Père Charpentier fut mis au chômage. Mais le livre était sorti de presse !
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D'autres peintres avaient, eux aussi, réalisé de magnifiques tableaux sur cette thématique, je pense à Benn ou à Chagall. L'entreprise semblait présomptueuse et soumise à rude critique mais pourquoi ne pas tenter ?
Certains dessins donneront l'impression d'une grande simplicité, voire d'une lecture au premier degré. D'autres, au contraire, entraînent aux frontières de l'abstrait. Chaque dessin est une surprise.
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Le livre est ouvert et c'est une prière.
Le psalmiste traduit dans son langage et avec ses mots toute la richesse de sa propre expérience. Pendant des années, j'ai mis mes pas dans les siens et encore aujourd'hui je reconnais en moi des expériences similaires aux siennes. Faire de ses paroles, nos paroles et de sa prière notre prière. Ainsi au fil du temps je me suis senti interrogé et en même temps conduit à créer une image qui pourrait dire plus que cette phrase qui jaillissait, écrite, là, au milieu du psaume, à inventer ce dessin qui conduirait à provoquer l'oeil et l'esprit, ce dessin qui naîtrait en moi comme une étincelle ; une étincelle provoquée, comme le dit si bien André Chouraqui, par les "150 miroirs de nos révoltes et de nos fragilités, de nos agonies et de nos résurrections."
Ce livre avait été préfacé par Enzo Bianchi, prieur du monastère de Bose en Italie. Sa présence dans ces pages témoignait tout à la fois de l'amitié que nous nous portions depuis quelques années, mais surtout que sa sensibilité profonde avait été touchée par mon écriture picturale sur cette thématique biblique. Il aimait ce travail et lui donnait une reconnaissance.
Je ne résiste pas à l'idée de vous proposer quelques extraits :
Les psaumes sont une parole qui, non seulement, doit être écoutée, prononcée, goûtée, mais vue aussi. L'auteur de ces tableaux psalmiques sait voir la Parole et surtout se sait vue d'elle ; il sait que ses yeux la scrutent jusque dans les profondeurs. L'art naît de cette rencontre des regards. (...) Les interprétations chromatiques de Dominique Fournier laissent entrevoir des richesses insoupçonnées et des exégèses inattendues... Comment ne pas voir dans son interprétation du Psaume 2 une évocation de la "Création d'Adam" de Michel Ange à la Chapelle Sixtine... (...)

On ne peut alors que remercier l'auteur, qui par "ces tableaux psalmiques" permet à la Parole de poursuivre sa course et de parler aussi le langage des couleurs, ce langage invisible à beaucoup, mais visibles aux artistes.
Je vous propose la lecture de quatre dessins de ces psaumes :

Psaume 136
Au bord des fleuves de Babylone
nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ;
Aux peupliers d'alentour, nous avions pendu nos harpes
Et c'est là qu'ils nous demandèrent, nos geôliers, des cantiques
nos ravisseurs, de la joie : "Chantez-nous, disaient-ils,
Un cantique de Sion.
Psaume de l'exil, les hébreux chantent une mélopée qui s'élèvent dans les arbres. L'arbre et la harpe ne font plus qu'un. Le célèbre offertoire "Super flumina" grégorien disperse ses neumes au vent. L'eau s'écoule doucement au pied des arbres. Les troncs noirs et solides ancrent le feuillage pommelé dans une terre bourbeuse. Ciel, terre et végétaux ne font q'un dans ce chant qui s'élève.

Psaume 106
Descendus en mer sur des navires, exerçant leur métier sur l'océan,
ils ont vu les oeuvres du Seigneur et ses merveilles dans les abîmes.
Il parle et fait lever la tempête, un vent qui soulève les flots; (...) Dans leur détresse, ils ont crié vers le Seigneur, ils les a délivrés de leurs angoisses ramenant la tempête au silence.
Magnifique psaume historique. On retrouvera des harmoniques de ce psaume dans le passage de la tempête apaisée dans les évangiles (Mc 4, 31-41). On peut aussi penser au passage du déluge et de Noé... Beaucoup de symboles dans ce dessin.
La main qui est dans la mandorle est la main de Dieu touchant le haut d'une vague et qui commande à la mer. L'arc en ciel à gauche devient horizontal à droite pour exprimer le silence et l'apaisement ce que l'on retrouvera aussi avec les vagues (partie droite) et le flot plus calme (partie gauche - ces deux parties s'opposent dans le dessin)... Le navire lové dans une vague tient bon. L'ancre lui permettra d'arriver à bon port.

Psaume 93
Qui se lèvera pour moi contre les méchants, qui siégera pour moi face aux malfaisants ? Si le Seigneur ne me venait en aide, j'habiterai bientôt le pays du silence.
Quand je dis "Mon pied trébuche", ton amour, Seigneur, me soutient. Dans l'excès des soucis qui m'envahissent, tes consolations délectent mon âme.
Présence Dieu dans les fenêtres d'une vie ou d'une nuit qui semble bien sombre. Dieu se cache et ne se dévoile pas complètement, ainsi les lettres qui composent son nom n'apparaissent-elles pas en complète lumière. Par ailleurs ces failles qui strient le dessin comportent elles aussi une pointe de couleur à leur extrême limite... C'est un dessin de confiance.

Psaume 117
Donne, Seigneur, donne le salut ! Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Nous vous bénissons de la maison du Seigneur !
Le Seigneur est Dieu, il nous illumine. Rameaux en main, formez la haie jusqu'à l'autel.
Rendez grâce au Seigneur, car il est bon,
éternel est son amour !
Ce dessin met en résonance à la fois ce passage du psaume où il est dit que les rameaux sont agités dans la liesse pour rendre grâce mais aussi un rappel du passage où Jésus rentre à Jérusalem monté sur un âne, acclamé par ses fidèles. Les cercles concentriques expriment cette rumeur qui monte, s'amplifie et se répand.
La porte est haute... Il s'agit de monter vers Jérusalem, la ville sainte.
Dans la porte, on peut lire en hébreu : Car éternel est son amour.
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Chaque dessin a son histoire, ses symboles... et ne se laisse pas découvrir immédiatement.
Aujourd'hui, je propose chaque dessin encadré au prix de 90 euros encadré.
Réalisé aux crayons de couleur, la taille du dessin est de 15cm x 15cm.
(Taille encadrée avec sa marie-louise 25,5cm x 25,5cm)
Prendre contact par mail : domfou@yahoo.fr
Merci
Jean Pierre PINCEMIN (1944-2005)
Jean Pierre Pincemin est décédé jeune à la suite d'un accident pulmonaire. Il n'avait que 61 ans. Quelle trajectoire rapide entre le 7 avril 1944 et le 17 mai 2005. Il n'avait guère d'affection particulière pour l'école, sans doute l'aurait-il préférée buissonnière. Sa formation le conduira vers l'industrie mécanique de précision, il sera tourneur. Comme François Dilasser, mais étant d'origine d'origine parisienne, il "sèche" les cours le vendredi pour s'en aller à la découverte du musée du Louvre qu'il fréquentera assidûment
Au sortir de l'adolescence, il voulait être critique d'art. Mais c'est la rencontre avec le galeriste Jean Fournier (aucune parenté avec moi!), qui avait une petite maison proche de celle de ses parents qui l'encouragea dans l'idée qu'il pouvait devenir peintre. Pincemin est un peintre autodidacte qui se nourrit de toutes les tendances qui fleurissent dans les années 60.
(Voir album Photos en marge du Blog)
Premières expositions à partir de 1968.
De 1968 à 1973, il se lance dans les "carrés collés" : la toile est plongée dans des bains de teinture, découpée et assemblée en figures géométriques irrégulières, carrées ou rectangulaires.
Il cherche et trouve sa voie par de rigoureuses expérimentations, il ne faut pas oublier que c'est le début du minimalisme aux États-Unis, tandis qu'en France ce sont les prémices du groupe Supports-Surfaces auquel il participera à partir de 1971, mais qu'il quittera pour des raisons politiques. 
Claude Viallat, Acrylique sur bâche rayée, 2001.
Ce mouvement affirme la réalité physique du tableau, commencée par Matisse avec ses papiers découpés, poursuivie par la nouvelle abstraction aux Etats-Unis, et en France par Simon Hantaï ou Claude Viallat.
Simon Hantaï Tabulas 1972
A la fin des années 1990, Pincemin avait décidé de "tout balayer et tout assimiler", mélangeant de plus en plus les genres, les styles, les supports, les techniques. Il a exécuté des sculptures polychromes à l'aide de morceaux de bois peint,
Il s'était également mis à peindre des sujets religieux, des scènes de genre et des portraits, car il aimait travailler par série pour pousser au plus loin les variations possibles sur un même thème. Il n'hésitait pas à revenir sur des séries après quelques années.
Il a gardé l’esprit d’une ouverture à de nouveaux possibles de la peinture, l’esprit d’invention toujours en alerte. Il était devenu le spécialiste le plus aventureux des techniques dites mixtes. Pour cet artiste électique, la distinction entre figuratif et non figuratif n'avait ni sens, ni importance.
Je ne peux que vous inviter à aller regarder le film (15') de Claude Mossessian dont voici le lien :
https://vimeo.com/10520679
Ateliers
Entretien réalisé par Gilles Tissot
Eté 1991
Version restaurée à l'occasion de la rétrospective Jean-Pierre PINCEMIN au Musée d'Art Moderne de Céret du 26 juin au 10 octobre 2010
Né en 1935, à Rochefort-sur-Mer en Charente -Maritime, Claude Lagoutte est mort en 1990 à Paris. Entre ces deux dates, nous allons à la rencontre d'un artiste voyageur, d'un homme qui aimait marcher, d'un paysagiste infatigable et d'un globe-trotter amoureux de spiritualités.
Il semble autodidacte. Quelques visites au Louvre, lorsqu'il vient voir sa tante Suzanne à Paris, agrémentent ses séjours dans les années 50.
En 1953, il peint des paysages charentais, renonce à des études d'architecte et entre à l'Ecole du Service de Santé de la Marine de Bordeaux. Quatre années d'études lui permettent d'obtenir son diplôme de pharmacien.
En 1958, il découvre les peintres Kandinsky et Klee. Premières peintures abstraites. La même année, il entre à l'Ecole d'Application du Service de Santé des Troupes Coloniales.
Pendant près de vingt ans, jusqu'en 1977, il va ainsi parcourir le monde. En poste dans différents pays aux quatre coins de la planète... Laos, Afrique, Tunisie, Turquie... etc... etc... Il revient de temps en temps à Paris, où il se pose et peint avant de repartir.
En 1969, il achète un "studio-atelier" dans le quartier de Montparnasse à Paris.
En 1970, il se marie à Bordeaux avec Françoise, ils auront trois filles : Marie, Hélène et Louise.
Au cours de ces séjours à l'étranger, il dessine et réalise ses carnets de voyage (véritables trésors d'observation et de maîtrise). Il engrange peu à peu tout "le matériel" qui lui servira pour ses futurs travaux.
En 1976, date importante, il opère dans son travail une rupture radicale et décisive : il délaisse le châssis du tableau pour une technique nouvelle, celle de papiers et de toiles découpées et cousues. L'année suivante, à 42 ans, il est admis à prendre sa retraite, le voilà désormais "libre de vivre à plein temps sa vocation de peintre".

Tantôt seul, tantôt accompagné de Françoise, il continue à voyager, loin : au Népal, au Cachemire, en Turquie, en Inde où il fera plusieurs séjours... ou dans des contrées plus proches : les Pyrénées, la Suisse, l'Angleterre...
Dans les intervalles, il se pose, oserait-on dire, dans son nouvel "atelier-appartement" parisien (Bastille -1979), afin de travailler.Il peint beaucoup, il taille, il découpe et coud des mètres et des mètres de toiles. On est admiratif devant tant de créations. Claude Lagoutte participe à de très nombreuses expositions personnelles et collectives, tant en France qu'à l'étranger.

On sent que les dernières années de sa vie le rapproche d'une certaine quête spirituelle (peut-on le penser ?), elle se concrétisera au contact de religieux catholiques (dominicains, en particulier avec le Père Laval, op.), de bénédictins (Abbaye de Saint Wandrille) ou de moines de confession orthodoxe (Voyage à l'Athos en Grèce en 1988).

La fin approche. Malade, il entre en maison de repos sur le plateau d'Assy et meurt quelque temps après, le 18 juillet 1990, à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, à l'âge de 55 ans.
Pourquoi j'aime particulièrement le travail de Claude Lagoutte ?
J'ai eu l'occasion de rencontrer le travail de Claude Lagoutte tout à fait fortuitement, il y a cinq ans environ, lors d'une visite de la chapelle du couvent Saint-Jacques des Dominicains de la rue des Tanneries dans le XIIIe arrondissement de Paris. Vers la fin de sa vie, par amitié et en particulier celle qu'il vouait au Père Jacques Laval, Claude Lagoutte avait offert un devant d'autel (réalisé en 1986) que les religieux ont placé dans une chapelle latérale. Les tons, la matière, la texture, l'écriture, tout était réuni pour faire de ce travail un véritable choc pictural et émotionnel.
Je voulais en savoir plus. N'ayant jamais entendu parler de cet artiste auparavant...
De fil en aiguille et c'est le cas de le dire avec le travail de Claude Lagoutte, j'ai commencé à chercher sur internet. Les informations étaient particulièrement intéressantes. Mais je voulais passer du virtuel à des éléments plus concrets. J'ai donc acheté quelques livres et recueilli certains articles qui avaient été écrits sur lui, puis acquis les livres qu'il avait lui-même écrits sur ses récits de voyage.
Celui qui m'a donné le plus d'informations est sans conteste le magnifique catalogue qui a été édité lors de l'exposition à Bordeaux en 2008. J'ai malheureusement manqué cette exposition pour laquelle j'aurais sans aucun doute fait le voyage.
En 2013, une autre exposition sur Claude Lagoutte a lieu à la Galerie Convergences/ Galerie Intuiti dans le IVe arrondissement à Paris. Là encore, je me suis réveillé un peu tard... Par chance, j'appelle cette galerie qui accepte un rendez-vous dans la semaine qui suit, puisque certaines œuvres étaient encore accrochées aux cimaises de la galerie. Il est toujours difficile de rendre compte d'une émotion que l'on a, lorsque l'on est en contact direct avec le tableau. On regarde et on se laisse imprégner par ce que l'on voit. Tout simplement. Nous avons été admirablement accueillis à tel point que, devant notre intérêt, le propriétaire de la galerie n'a pas hésité à nous emmener dans ses réserves et a ouvert un certain nombre de caisses dans lesquelles les œuvres étaient déjà entreposées pour un prochain voyage. Souvenir inoubliable. Il y a des moments de grâce dans la vie...
Il y a deux mois, j'ai évoqué le travail de Julius Bissier. Cette peinture minutieuse, attentive, faite de transparence et d'un raffinement extrême. On retrouve chez Claude Lagoutte les mêmes qualités. Autre point commun : les toiles de Bissier avaient cette particularité d'être peintes à plat sur sa table, c'est à dire sans châssis et hors du chevalet. Ici, avec Claude Lagoutte, on va encore plus loin puisque la toile elle-même est découpée, puis recousue. A ce stade, on est proche de ces artistes du mouvement Supports/Surfaces. qui ont délaissé le châssis. Ils prennent à bras le corps la toile... (On en reparlera avec Pincemin le mois prochain.)
Il y a aussi, je trouve, dans le travail de Claude Lagoutte une certaine spiritualité. Cette spiritualité ne l'écarte pas bien sûr d'une prise réelle sur la réalité. Elle ne désincarne pas son travail, bien au contraire. Je ne pense pas d'ailleurs que chez lui il mettait Dieu au centre. Vers la fin de sa vie, il aura une autre relation avec Lui. Ne lit-on pas dans un de ses écrits : « La perfection géométrique était le chemin de Dieu. Dans notre civilisation, la géométrie n'est plus l'image de Dieu. Est-ce le geste ? ». Claude Lagoutte, lui, participe à ce geste. Il est dans le geste qui fabrique sa toile.
Autres œuvres : Comment ne pas être sensible à ces immenses rouleaux peints, travaillés jusque dans leurs fibres, cousus avec une patience infinie qui se déroulent sur des mètres et des mètres, qui finissent par ressembler aux manuscrits que les moines transportaient de monastères en abbayes et qui au fur et à mesure du voyage s'allongeaient suite aux informations ou aux recommandations que l'on ajoutaient. Ils cousaient les peaux les unes après les autres...
Enfin, quel dessinateur ! Il n'avait pas besoin d'emporter un appareil de photos pour mitrailler à outrance ce qu'il voyait. De ses nombreux voyages il a rapporté des carnets de croquis qui sont absolument sublimes. Quel invitation à faire de même.
Sa peinture est une écriture et c'est certainement cela, qui inconsciemment me marque le plus. « L'art est une relation flottante entre le signe et le sens. » « Dessiner l'écrit et écrire le dessin ». Ce sont chez lui des idées fortes qu'il a mises en action toute sa vie.
François DILASSER (1926 – 2012)

C'est en 1926, à Lesneven en Bretagne, que naît François Dilasser. Comme le père de Jean Dubuffet, le père de François travaille aussi dans le milieu du négoce de vin.
Jusqu'à l'âge de quarante ans, il exercera différentes professions... Mais il n'oublie pas que dès son plus jeune âge le dessin, l'attrait des couleurs sont pour lui comme une seconde nature. Il aimait recopier des illustrations qu'elles soient de l'Écriture Sainte ou des images de tableaux de peintres célèbres. Quelques cours auprès d'un peintre local, mais sans suite...
Il faut bien faire vivre la petite famille. Mais pour lui, peindre ou dessiner n'est pas un loisir, mais une quête personnelle profonde qui l'occupait tous ses temps libres. François Dilasser est un autodidacte, et c'est dans ces heures arrachées au travail professionnel qu'il progresse et cherche son chemin... La peinture est en quelque sorte un refuge et l'aide à surmonter de douloureuses épreuves comme le décès de sa première épouse.
En 1943, il découvre une reproduction du Cheval blanc de Gauguin. Coup de foudre pour les couleurs, la mise en page... Un vraie révélation...

Le cheval Blanc - Gauguin
En 1958, nouvelle révélation avec la peinture de Bissière (1886-1964). Une sincère et discrète amitié s'établira au fil des années. Il abandonne les pinceaux quelque temps pour un travail de toiles qu'il découpe directement dans la couleur, puis les assemble. Souvenir de Matisse. Il voue une réelle admiration pour l'École de Paris, Manessier, Le Moal, Tal Coat... Il se cherche et le retour aux pinceaux ne tarde pas.
Bissière - Nocturne
En 1966, il sent qu'un changement radical de vie doit s'effectuer. Ses heures à l'atelier se feront de plus en plus nombreuses. La peinture s'impose à lui et il n'y aura, dès lors, plus de retour en arrière sinon ce seul sentiment :
« J’ai parfois le sentiment qu’en peignant je cherche à retrouver ma propre naissance, à retrouver l’origine ».1

Les pélerins - 1990
François Dilasser travaille par cycles, par séries. Cent fois, il remet en chantier ce qu'il a peint la veille. Les photos des murs de l'atelier en sont le témoignage. Il y aura ainsi les jardins, les veilleurs (1991), les mains (au cours de l'été 1997), les têtes (1998 reprises des années 1971), les arbres (1999, série déjà apparue en 1993), les comètes...
De nombreuses expositions jalonnent ces années. Elles ont surtout eu lieu à Paris et en Bretagne.
« Je me peins moi-même, c’est ce qui me fait vivre »
Comme on peut le voir, il est des peintres dont la biographie ne se laisse tracer que par quelques dates qui jalonnent une vie modeste mais, ô combien, attachante. Celle de François Dilasser appartient à celles-ci.

Sans Titre - Déc. 1986
Les éditions Le Temps qu'il fait ont publié quelques livres illustrés par François Dilasser, dialogue texte/images avec des amis, comme Jean Pierre Abraham (Lettre à François Dilasser) ou Paul Louis Rossi (Inscapes). D'autres, plus intimes, avec Antoinette Dilasser : D. et Journal hors temps. Entre autres...
François Dilasser s'est éteint en 2012, après une longue maladie. La Passe, journal écrit par Antoinette Dilasser évoque admirablement les dernières mois vécus auprès de son mari.
Ouvrages sur François Dilasser :
DILASSER. René le Bihan Éditions Palantines. 210 pages.
DILASSER. Jean-Marc Huitorel. L' État des Lieux / Galerie Clivages. 86 pages
Cette biographie s'inspire des extraits du Journal de Julius Bissier et d'ouvrages consacrés à l'artiste, en particulier ceux de Werner Schmalenbach, André Kuenzi et Marie-France Poiret.
C'est en 1893, dans une petite ville de Haute Rhénanie, Fribourg-en-Brisgau, que naît Julius Bissier. Ses parents sont d'origine modeste. Malheureusement, son père meurt alors qu'il n'a que 14 ans.
Il poursuit ses études au gymnase de Fribourg-en-Brisgau. À l'Université de cette ville il entreprend des études d'histoire de l'art qui seront assez brèves avant de s'inscrire à l'École des Beaux-Arts de Karlsruhe. Nous sommes alors dans les années 1913-1914, juste avant que n'éclate la guerre de 1914.
Déclaré inapte au service, Bissier est versé au service du bureau de censure, où il restera jusqu'en 1917. Ces premières peintures datent de cette époque. Il en détruira un certain nombre estimant qu'elles ne méritaient pas d'être gardées. Il s'agissait principalement de paysages et de sujets religieux...
1919 est une année importante dans sa vie, puisqu'il verra, chez un commerçant de Fribourg-en-Brisgau, ses premières œuvres exposées en vitrine et appréciées des passants. Par ailleurs, il fait la connaissance de Ernst Grosse qui est sinologue. C'est lui qui l'initiera à la pensée et aux arts de l'Extrême-Orient. Cette rencontre est vraiment capitale. Cette amitié durera jusqu'en 1927, année de la mort du sinologue.
1920, première exposition personnelle à Fribourg-en-Brisgau : beau et franc succès. Il se marie en 1922 avec Lisbeth Hofschneider, rencontrée deux ans plus tôt. Il a 29 ans.
L'année 1923 voit sa participation à une exposition au Kunsthaus de Zurich où il présente seize toiles. Toiles qu'il va détruire à la hache (!) à leur retour. En effet Julius Bissier est en proie à une première et profonde dépression. (Des angoisses et des peurs qui le poursuivront sa vie durant...) Il s'éloigne désormais des paysages et des sujets religieux pour rejoindre un monde « plus intérieur ». Il veut faire une peinture qui lui ressemble davantage, car il a l'impression d'être dans une impasse.
Naissance sa fille Dorothée en 1926 et de son fils en 1928.
En 1929, il découvre les premières peintures de Picasso, Klee, Léger... Le monde de l'abstraction vient à lui par l'intermédiaire du peintre Baumeister. Jusqu'en 1933 il enseigne à l'Université de Fribourg-en-Brisgau.
Rencontre essentielle à Paris avec Constantin Brancusi en 1930. Il prend la décision d'arrêter la peinture pour se consacrer exclusivement à des encres de Chine abstraites dont le développement se poursuivra jusqu'à sa mort.
Encore une rencontre importante, celle du peintre Osckar Schlemmer. Une profonde affinité unira ses deux artistes jusqu'à la mort de ce dernier en 1943. Important échange de lettres.
Deux événements terribles assombrissent cette année 1934, le premier, celui de la mort de son fils qui va périr dans l'incendie de l'atelier de Julius, incendie qui verra aussi disparaître presque toute son œuvre... Le second est la montée du nazisme. Il est alors considéré comme faisant partie de ces peintres dits de « l'art dégénéré »... Il n'a plus d'atelier pour travailler, il se sent traqué, il vit replié sur lui-même. Il passe des heures à jouer au violoncelle et ses nuits à tenter de peindre. Heureusement, l'atelier de tissage de sa femme leur permet de vivre et il assure la comptabilité de la petite entreprise familiale.
Entre 1935 et 1938, plusieurs voyages le conduisent en Italie.
En 1937, il fait la connaissance de l'œuvre du mythologue Johann Jakob Bachofen. Ce spécialiste de l'Antiquité et de sa symbolique funéraire offrira à Julius Bissier un véritable réservoir de signes symboliques qui enrichiront ses propres tableaux.
Mais la guerre est là, nous sommes en 1939. Malgré un déménagement à Hagnau sur les bords du lac de Constance, ses peurs reviennent. En 1943, il abandonne presque complètement la peinture. En 1945, les troupes françaises envahissent Hagnau et prennent logement chez lui...
Heureusement les vingt prochaines années du peintre sembleront plus calmes. Cela commencera par une coopération familiale autour du tissage. En 1947, Dorothée, sa fille, tisse un tapis de plumes d'après des figures symboliques créées par son père. Puis Julius acceptera (entre 1949 et 1952) que sa femme tisse, à son tour, des projets de ses œuvres, mais à un seul exemplaire !
Il pressent aussi la réapparition de la couleur dans son œuvre. De nombreuses expositions viendront scander le rythme de ces années.
En 1956, il a 65 ans. Voici « l'œuvre ultime » de Julius Bissier, celle qui nous est la plus familière, faite de miniatures et d'aquarelles.
C'est une œuvre qui s'inscrit dans une quête spirituelle, voire « métaphysique ».
Il séjourne à Ascona, petite ville de pêcheurs sur les bords du Lac Majeur. Il éprouve une certaine attirance pour ce lieu et finira par s'y établir en 1961. Une petite pièce de six mètres carrés lui sert d'atelier. Il retrouve là une certaine sérénité, rejoue de son violoncelle qu'il avait délaissé depuis la guerre. Les plus belles œuvres seront réalisées dans ce climat de paix.
Les amitiés des dernières années sont nombreuses, tant avec Jean Arp, Mark Tobey.
À partir de 1961, l'œuvre de Julius Bissier passe les frontières et se fait connaître d'un plus large public par de très nombreuses expositions internationales, qu'elles soient personnelles ou collectives.
Il meurt le 18 juin 1965 à Ascona.
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A la rencontre d'une oeuvre...
Préambule.
Je n'ai jamais rencontré Julius Bissier. Mais peut-être nous sommes-nous croisés dans les ruelles d'Ascona ou de Ronco, villages des bord du lac Majeur dans le Tessin ? C'était malheureusement sans le savoir... En effet, entre 1963 et 1965, nous passions nos vacances en famille dans le Tessin et plus précisément à Ascona. Julius Bissier, lui, y venait régulièrement depuis 1961 avant d'y habiter définitivement en 1965. Mais je pense que j'aurais été un peu jeune pour apprécier sa peinture, car à cette époque je n'avais qu'une petite dizaine d'années...
Pourquoi la peinture de Julius Bissier est-elle pour moi un réel enchantement ?
J'ai découvert son œuvre assez tardivement (pur hasard ?) : C'était en 1993, lors de l'exposition montée par la Galerie Claude Bernard, rue des Beaux-Arts à Paris. J'ai pu alors me rendre à Paris pour admirer l'ensemble des travaux présentés, mais surtout en garder un souvenir mémorable en achetant quelques catalogues. Les calligraphies à l'encre de Chine ont été surtout une véritable révélation.
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Pendant plusieurs années, j'ai aussi travaillé cette forme d'expression qui met en relation la feuille de papier, le pinceau et la main.

"Les clefs du Réel" (extraits) poème de Jean Malrieu
Illustration D. Fournier. 1990 16 x 16 cm
"Demande aux arbres s'ils connaissent sa présence.
Depuis qu'ils vivent sur les routes, leur mémoire est grande
et dans l'aubier,
faite au couteau, dort la vieille cicatrice
qui rend plus vif le feuillage et plus vert le chant de l'oiseau."
(...)
Voici deux ou trois exemples... l'illustration du recueil « Les clefs du Réel » de Jean Malrieu,

"Les clefs du Réel"(extraits) poème de Jean Malrieu
Illustration D. Fournier. 1990 8 x 16 cm
"Un jour,
Tu comprendras le geste de la rivière qui t'apporte
comme un chien couché
Tous les galets de la montagne."
(...)

"Les clefs du Réel" (extraits) poème de Jean Malrieu
Illustration D. Fournier. 1990 16 x 16 cm
"J'ai gravé mon nom sur le tronc noueux
et la sève de sa blessure a porté l'appel à la cime.
C'est pourquoi les feuilles l'ont chanté.
J'ai des amis dans les nuages, capitaines du charroi des ombres."
(...)
mais surtout, point culminant, la réalisation des Variations Dominique, rencontre musico-picturale avec les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach (Cf. dossier photos)
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Voici une anecdote vécue en lien avec la calligraphie.
Quand nous sommes allés à Pékin en 1999, un jour de promenade dans l'un des nombreux parcs de la ville, nous avons remarqué un petit attroupement de quelques hommes dans les allées dallées d'un jardin public. Que se passait-il ? Ils parlaient avec véhémence. Nous nous sommes approchés discrètement et là, à notre grande surprise, ils discutaient autour d'un idéogramme dessiné sur une dalle en ciment avec un chiffon mouillé enroulé au bout d'un grand bâton en guise de pinceau. Le maître montrait à l'élève que le vide qu'il avait crée dans la partie inférieure de l'idéogramme n'était pas proportionné avec la partie supérieure. Tout un art. Il fallait arriver à la forme parfaite. Le vide et le plein, le yin et le yang. L'élève redessinait alors le même caractère sur une autre dalle, sous le regard attentif et scrutateur d'autres hommes plus ou moins critiques. Chacun y allait de son avis... Nous sommes restés longtemps à admirer cette leçon d'écriture en plein air.
Oui, quelle leçon aussi pour nous. Nous ne connaissions pas le nom de cet idéogramme, mais on pressentait clairement ce que voulait le maître, sur l'endroit, où précisément il attirait l'attention de l'élève. Je crois que l'œuvre de Julius Bissier se plaçe dans une attitude identique. Atteindre la perfection, entre le plein et le vide. Le noir et le blanc. Toute sa vie, il a été tendu vers ces sommets de la perfection, les atteignant de temps en temps. C'est alors qu'il signait ses travaux, d'une date et moins de son nom, tel un sceau. Ces dates deviennent dès lors les titres de ses dessins.
On a souvent parlé du travail de Bissier avec une approche monastique, une sorte de « travail de moine », nourri de spiritualité. Il faut s'entendre, à mon avis, sur le mot de spiritualité, qui au sens large rejoint davantage ici les grandes lignes du livre de Kandinsky du « Spirituel dans l'Art ». Cette spiritualité s'exprimerait aussi, à mes yeux, plutôt par des conditions de vie qui sont proches d'une certaine ascèse involontaire.
Les conditions de vie rencontrées au cours de sa vie ont souvent été douloureuses. Une certaine pauvreté l'a accompagné jusqu'à la soixantaine passée... L'exiguïté de son atelier, aussi, quelques mètres carrés, influença certainement le format réduit de ses travaux... Enfin, une fragilité psychologique, d'où une dépression chronique n'était pas absente. (La disparition de son atelier et de tout son travail dans l'incendie en 1934 ont dû être pour lui des épreuves terribles.) Mais au milieu de cette simplicité de vie et de ces remises en question, il cherchait... Il « expérimentait » dans la solitude et c'est là qu'il finit par trouver.
Son oeuvre se partage entre ces "Encres" et ces "Miniatures". (Cf. le dossier : album de photos)
Le noir de l'encre de Chine et le blanc du papier furent pendant de très longues années ses seuls moyens de créations (depuis 1930). Il fabriquait ses pinceaux et peut être même son encre à partir de pigments...
Les miniatures relève de la même gestuelle. De la même délicatesse.
C'est une poésie peinte, parfois avec l'intégration d'une lettre peinte dans cet univers de formes plus ou moins abstraites. Chaque tableau s'anime de la rencontre de couleurs en camaïeu dans l'abstraction. Une invitation au rêve.
Je ne peux m'empêcher de voir un équilibre parfait dans la relation entre ces masses de couleurs. Elles jouent entre elles. Subtilité des couleurs délavées et transparentes, Rétentions d'eau et d'aquarelle, traversées par un filet d'encre. Ces Miniatures nous prennent par la main pour une promenade visuelle. Les Encres par contre, elles, se saisissent d'emblée.
Personnellement, je retrouve la même solidité formelle que celle que l'on peut éprouver devant les toiles de Morandi, avec l'absence de perspective en plus.
Toiles d'enchantement qui ne se satisfont d'aucun artifice. «Le travail du moine-peintre» est dans cette épuration qui l'a conduit à l'essentiel.
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Une courte biographie...
Willy Anthoons est né en 1911, le 25 mars à Malines, en Belgique. Sa mère et son jeune enfant de trois ans quittent en Août 1914 la Belgique pour l'Angleterre. Certains traits de sa personnalité resteront marqués par ces quelques années Outre-Manche. Revenu à Bruxelles avec ses parents il poursuit sa scolarité à la célèbre Ecole Saint-Luc, puis à l'Académie des Beaux-Arts d'Ixelles.
A partir des années 30 il ne cessera de sculpter et ce, même pendant son service militaire où il obtiendra quelques bienveillances de ses supérieurs.
Il se marie en 1935 et aura deux enfants.
Puis vient la guerre de 40, il est mobilisé, tombe malade, et est envoyé en Ardèche où il séjourne 5 mois. Ce sont pourtant des moments d'intense création.
De retour en Belgique, il participe à ces mouvements créatifs qui apparaissent, devenant en 1945 le co-fondateur de la Jeune Peinture Belge, lui, le seul sculpteur du groupe.
En 1947, exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
En 1948, à Paris, il rencontre et se lie d'amitié avec un certains nombre d'artistes, tels Gilioli et surtout Vitullo. On sent à partir de ces années-là un détachement de la forme figurative pour aller vers une certaine abstraction.
Au cours des années 50, il voyage dans toute l'Europe. Son style s'affirme et enrichit son cercle d'amis avec des artistes comme Jean Arp, Calder, Alechinsky et Manessier. Beaucoup d'expositions dans ces années-là... C'est aussi à cette période qu'il découvre le mobile, découpé et plié dans des feuilles d'aluminium et suspendu par des fils de nylon. Magie de l'équilibre qui le fascinait.
Dans les années 60, il commence à enseigner les Arts plastiques à l'Ecole Estienne à Paris. Cet enseignement se poursuivra jusqu'en 1975.
Malheureusement, la maladie de Parkinson le frappe en 1968. C'est une longue période de quatorze années, où il voit ses forces physiques diminuer et cela n'ira qu'en s'aggravant. Une très belle exposition en 1977 à la Galerie Ariel à Paris présente un magnifique ensemble de la production de ses dernières années. Ultime rétrospective de son vivant. De son atelier à Charenton-le-Pont, il sort de moins en moins, mais continue à travailler, à dessiner quand la maladie lui laisse quelque répit dans la journée.
Il meurt en décembre 1982.
On doit en 2012 à Monsieur Daloze, l'édition d'une très belle monographie sur Willy Anthoons. "Willy Anthoons - L'esprit de la matière. 2012. 160 pages. Galerie Philippe Samuel.
Ouvrage bilingue français - flamand vraiment remarquable et indispensable sur l'ensemble de l'oeuvre d'Anthoons.
Au coeur des Cyclades et face à Naxos la plus grande des îles, à seulement quatre heures du port du Pirée d'Athènes, Paros est en vue...
Chaleur accablante en cette fin de matinée à la proue du navire
.
Oui... Paros, points blancs des maisons de Parikia à l'horizon, et la lumière, et la mer... !
On peut se reporter à l'album photo déposé en marge du blog pour découvrir quelques photos...
Les Îles Sanguinaires
Ajaccio
41° 534 00'' N – 8° 36' 00'' E
Pointe de la Parata
*
La course du soleil
chauffe la Tour
colore les pierres
noircit l'aridité des terres.
*
Telles quatre pyramides
jaillissant de la mer
les îles attendent
les derniers feux
sur l'horizon
pour se laisser
draper de pourpre.
*
Et puis le soir
et puis la nuit
s'endorment
lassées par le ressac.