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"CARAMBOLAGES"...

Un carambolage, ça peut être cela !

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Mais heureusement, beaucoup d'autres choses... !

 

Une exposition au Grand Palais, jusqu'en juillet prochain, propose une autre "définition" de carambolage.    Carambolage"s".    Oui, avec un s. Il s'agit de la rencontre possible entre deux "oeuvres", deux tableaux, deux sculptures de styles ou d'époques différentes.

Ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver dans cette situation insolite où une oeuvre vous faisait penser à une autre. La nature est riche, quand on sait la regarder, de ces associations possibles...

Je cherchais depuis des mois le moyen de présenter ces cinq "rencontres" que j'ai pu faire ou provoquer. Cette exposition m'en donne l'occasion.

Une de ces rencontres (la troisième), d'ailleurs, était présentée dans l'exposition.

 

Première rencontre :

Voici une gargouille en pierre qui daterait du 16éme siècle et qui se trouve actuellement entreposée dans la cour du Palais Jacques-Coeur à Bourges. (Nous vous recommandons vivement la visite de cette belle demeure ce que nous avions fait en Juillet dernier.)

Cette sculpture d'un mètre de haut, devait servir de déversoir d'eau au sommet d'un  toit ou d'une tour. L'eau s'écoulant par la bouche de la figurine. Toujours est-il que cette dernière était déposée dans un coin auprès d'un escalier, à l'abri des regards, seule et insolite à cet endroit. Je pense que l'on souhaitait la protéger des intempéries. Mais encore fallait-il y prêter attention.

 

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Immédiatement, et vous auriez sûrement eu la même idée : j'ai pensé au tableau "Le Cri"

d'Edvard Munch. Célèbre tableau de ce peintre norvégien. Le cri Munch.jpg

 

 

 

Le Cri est une œuvre expressionniste de l'artiste norvégien Edvard Munch dont il existe cinq versions (trois peintures, un pastel et une lithographie) réalisées entre 1893 et 1917. Symbolisant l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle, elle est considérée comme l'œuvre la plus importante de l'artiste. Le paysage en arrière-plan est le fjord d'Oslo, vu d'Ekeberg. L'une des cinq versions a été vendue par Sotheby's à New York pour un montant de 119,9 millions de dollars. Elle détient ainsi, le 2 mai 2012, le record de vente d'une peinture aux enchères.

 

 

 

(Le tableau aurait été inspiré d'une momie chachapoyas retrouvée au Pérou. Selon l'historien de l'art  Robert Rosenblum, Munch aurait découvert la momie lors d'une exposition à Paris et s'en serait inspiré pour peindre la première version de son tableau.)

 

 

 

 

 

 

La deuxième rencontre :

 Dans le jardin du Luxembourg, lorsque vous entrez par la porte qui jouxte le Musée du même nom, vous pouvez découvrir un arbre exceptionnel. Il s'agit d'un mûrier blanc.

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En voyant cet arbre, tendant ses branches vers le ciel dans un ultime sursaut, cela m'a fait penser au célèbre retable d'Issenheim peint par Matthias Grünewald, entre 1512 et 1516.

 La main de Jésus percé d'un clou aux doigts tordus sous la douleur extême.

Sur le panneau de la crucifixion on découvre une vision du Christ en croix comme rarement représenté. Rien 

grunewald1515-hand.jpgn'est épargné au spectateur, ni la souffrance ressentie dans la torsion des membres, ni les gouttes de sang qui ruisselle sur le corps du supplicié.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a quelques mois ce rapprochement m'a interpellé.                               Aussi m'est-il venu d'écrire ces quelques vers le Vendredi Saint :

 

L'arbre couché sur le flanc gît dans un ultime soubresaut

Cinq branches dressées vers le ciel telle une main tendue

Tant de détresse et tant d'espérance        O Crux ave

La main du Christ en croix de Grünewald se raidit

Dans l'Ultime       La terre est en fleur sous le Dormeur du Val.

 

                                                                         Et quelques semaines plus tard :

 

Je vois le jour éphémère     Un jour dans le temps

Est souvent un jour qui passe sans laisser d'adresse

Toute la fatigue du jour se lit dans l'émoi

Qui a terrassé cet arbre agonisant     Je vois

Et son corps et ses bras écartelés dans l'espace.

 

(Dans les prochains mois, nous reparlerons poésie....)

 

Le troisième rencontre :

 Il s'agit d'une dent de poisson scie (ou plutôt d'un rostre) offerte il y a une cinquantaine d'année par une vieille dame, amie de ma grand-mère.

Elle m'avait demandé de déménager son grenier, véritable caverne d'Ali Baba, tout du moins en partie, il y avait tant de choses...

Pour me remercier, elle me permit de garder quelques objets qui avaient appartenu à sa famille, et en particulier cet objet insolite, ce rostre de poisson scie... qu'un de ses frères aurait rapporté d'un lointain voyage...

Capture01a.jpg Et bien sûr, j'ai fait le lien avec...

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Un taille haie.... et oui....

Cette rencontre insolite était d'ailleurs présente dans l'exposition que nous avons vue au Grand Palais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La quatrième rencontre :

Lorsque j'ai tapé Tête cycladique sur Google images, j'ai découvert ceci, ce qui est normal :

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mais surtout, dix images plus loin... comme quoi Google peut aussi faire des rapprochements étonnants :

 

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Il s'agit de "ma" petite tête cycladique des cinq sens que j'ai taillée dans le marbre de Paros, et qui mesure 4 cm de haut.

Quelques milliers d'années séparent ces deux sculptures.

 

 

 

La cinquième et dernière rencontre :

Qui ne connaît ce tableau de "Gabrielle d'Estrées et une de ses soeurs" peint par un auteur inconnu  de l'Ecole de Fontainebleau et que l'on peut voir au Louvre. 

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 En se promenant dans les ruelles de Venise, il est possible de rencontrer aussi des sonnettes, au dessus de boîtes aux lettres et celles-ci peuvent vous donner des idées...

Celle de gauche est celle de M. Dal Maso et celle de droite celle de M. Distephano -Lazzeri. Calle del Tamossi.

 Amusant ? Non...!

 

 

 

 

 

Je voulais remercier ou plutôt rendre hommage à mon ami René Lamoureux (+), un de mes anciens profs d'Estienne, à qui je dois cet apprentissage du "regard de rapprochement". Pendant ses trois années d'enseignement, il nous appris de manière extraordinaire à voir et à ouvrir les yeux sur les détails du monde qui nous entoure.

 

L'aventure continue donc, à bientôt pour d'autres carambolages....

J'accueillerai les vôtres bien volontiers...

 

 

 

Commentaires

  • Merci mon cher Dominique.
    Tu viens de m offrir un beau moment de lecture. C est réjouissant.
    Je t embrasse
    Claire

  • Merci Dominique pour ce joli rayon de soleil qui arrive bien à point dans cette grisaille déprimante.
    Catherine

  • C'est un régal pour les yeux et le coeur, sans compter la poésie et la saveur des mots !
    Merci Dominique
    Pascale et Laurent

  • Cher Dominique,
    Merci pour ces pensées qui nous touchent et qui nous rappellent l'expressions artistiques est au-delà des frontières, du temps et qui nous mets au paradis... Bonne fête de L'Ascension... de tout cœur, Carolyn.

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