Des enseignes qui décoiffent.... Des salons de coiffure à l'humour "échevelé"...!

     En 2013, un souvenir : feuilleter un grand livre de photos de Raymond Depardon, avec un titre assez général : "La France".

     Au fil des pages de cet ouvrage, on voyait défiler des maisons, des boutiques, des mairies et des paysages où il ne se passaient "rien", tout du moins en apparence. Implantés depuis des dizaines d'années, ces bâtiments semblaient avoir pris racines dans l'humus de notre terroir et de nos mémoires.

     Son œil "photographique", la qualité de ses cadrages, ses quatre années de reportages à travers la France, et enfin ces centaines de clichés choisis parmi des centaines d'autres se voulaient les révélateurs d'une France plus profonde et plus aimée qu'on ne le pense.

     "J'aime filmer le temps", disait Raymond Depardon.

     Osons lui emboîter le pas. Je me suis donc amusé à photographier ce temps qui passe sur les devantures des salons de coiffure ?

Saint-Antonin-Noble-Val (82)

 

    Sans la moindre prétention, mais par simple plaisir, je souhaitais être aussi un témoin de cette évolution du paysage urbain qui transforme nos villes ou nos villages. Imperceptiblement, au fil des années, on le voit bien : nos rue se modifient. Les petits commerces de proximité se renouvellent, disparaissent totalement ou se maquillent sous d'horribles ravalements qui défigurent leur âme...

     Cette évolution plus ou moins radicale est normale.

Orléans (45)    Ce pauvre salon a disparu depuis longtemps.

     Depuis trois ans, au gré de nos pérégrinations en France, j'ai été attiré par les salons de coiffure bien que je ne les fréquente jamais ! Lorsque dans les petits villages, le boulanger et le boucher ont disparu, le salon de coiffure, lui, reste parfois, comme l'ultime lieu de rencontres et d'échanges pour des femmes en attente de beauté capillaire ! La crise que nous avons traversée nous a montré toute l'importance de ces commerces aux yeux des citoyens.  Pour preuve, ils furent les premiers à rouvrir leurs portes !

 

                                                                         Je ne suis pas sûr que celui-ci, à Avignon, rouvre ses portes bientôt ...!

     

 

    Je me suis donc intéressé plus particulièrement aux devantures de ces salons de coiffure, dont les enseignes, je ne sais si vous les aviez remarquées, font souvent "œuvre poétique" d'un goût plutôt étonnant.

Brioude (63)

     En effet, je ne sais quelle idée peut passer par "la tête" de ces coiffeurs qui semblent rivaliser d'originalité ! Qui préside à ce choix ? Comment peut-on afficher un humour digne de l'Almanach Vermot, argotisant ou anglicisant le mot "cheveu", à tout bout de champ... ? Un humour kitsch à couper les cheveux en quatre... Où rien ne vous est épargné ! J'en viens à me demander si, à mon tour, je ne manquerai pas un peu d'humour !

Albi (81)

     Plusieurs centaines de photos agrémentent mon portfolio. Je vous propose, ici, un choix d'une trentaine, classées en trois catégories, les "hair" qui rivalisent avec les "Tifs" et quelques autres pour le plaisir... !

 

Commençons par les "Tifs"...

                À   Paris dans le 3ème Arr.

 et à Cannes sur la Riviera...

À Belleville, le salon n'a pas résisté à ses velléités de créations...

... à la différence de Saint-Gervais, ci-dessous.

 

Restent les incontournables :

 

 

 

 

De... Romainville (93)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

à Brioude (63)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Est-ce bien vrai ?"

Charleville-Mézières (08)

 

 

 

 

 

 

 

 

Couleur américaine sur la Côte normande !

Sainte-Mère Eglise (50)

 

 

 

 

 

 

Pauvre Arthur !

Charleville Mézières (08)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un titre ravageur pour "le festival du film" à Colmar !

 

Colmar (68)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Sans prétention..."

Charleville-Mézières (08)

 

 

 

 

 

 

 

 

"... Là, non plus !"

Orléans (45)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Au risque de se faire couper la tête en entrant !"

Le Vernet la Varennes (63).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Coup de ciseau dans un sens, coup de ciseau dans l'autre ....   "     

Saint Quentin la Poterie (30)                                                               

                   

   

 

           

"...Et encore un petit coup de ciseau."     Sélestat (67)

 

 

 

 

 

 

 

 

"Sur le pont..."

Avignon (84)

 

 

 

 

 

 

 

Je ne pouvais refermer ce dossier sans présenter quelques salons qui défient le temps que ce soit à la campagne ou à la ville... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les panneaux ont eu raison de ce salon à Bellême (61) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tandis que celui-ci garde quelque espoir à Thiviers, en Dordogne...

 

 

 

 

 

comme celui de Saint-Amand-Montrond au 1 rue de la Grenouillère...

 

 

Á Avignon, malheureusement il n'en est plus de même...

ni à Blesle, en Haute-Loire,

sans parler de Puy-l'Evêque dans le Lot,

Je pense malheureusement que la crise que nous traversons aura eu raison de nombreux salons. Les échanges de paroles souvent banals mais si importants qui se tissaient entre ces murs laissent place à des devantures exsangues et ouvertes aux outrages du temps... 

 

Angoulême, 

et enfin à Beaune, (Doubs) peut-être aurait-il dû être plus créatif !