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Un été laborieux...

Après cette longue année passée à la découverte et surtout à la transcription du Quatuor de Messiaen, voici, aujourd'hui, les dernières œuvres réalisées cet été.

Au programme : trois œuvres, créées dans des contextes bien différents.

 

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Hommage à Eric Le Blanche. Un Arbre de vie..

     Je ne connaissais pas Eric Le Blanche avant que mes amis Jacques Burtin et Françoise Murillo ne me parlent de cet artiste qu'ils avaient eux-mêmes découvert quelques mois auparavant.

DSC01498 Arbre de Vie (recadré).jpeg

     Leur enthousiasme n'avait d'égal que l'originalité et la singularité de cet homme décédé quelques années auparavant et dont l'oeuvre inconnue rejoignait par certains côtés la force et la beauté de celle des artistes de l'Art Brut. En effet, il laissait une maison entièrement peinte de la cave au grenier, murs et plafonds, portes et fenêtres, ainsi que des milliers de dessins empilés, éparpillés ...

    À leur initiative, des projets se mettront en place dans les mois à venir pour faire connaître à un public plus large cette œuvre artistique à la fois insolite et prolifique. Un film a été tourné pour fixer les derniers souvenirs d'une maison qui va retrouver une nouvelle vie avec de nouveaux propriétaires. On pourra si on le désire consulter quelques articles sur Internet.

 

   Aussi est-ce à la demande de mes amis et dans le cadre d'une future exposition que j'ai réalisé ce travail (70 cm x 119 cm).

 

   J'ai donc souhaité concevoir une œuvre s'appuyant autour de deux axes, ou mieux sur deux constantes, perçus chez Eric Le Blanche : le "trop-plein" et le "mystère".

 

   Sous nos yeux, un paravent de feuilles tissées, tressées à l'infini.

   C'est à la fois le jardin devenu jungle et aujourd'hui nettoyé.

   Des murs recouverts d'une végétation luxuriante et aujourd'hui dégagé.

 

   Enfin, un arbre, planté dans ce jardin, arbre de vie, peut être...

   Oui, un arbre dont le tronc partage l'œuvre en deux, charpenté par cette accumulation verticale de morceaux de carton en souvenir de ces milliers de pages accumulées, empilées dans les pièces de sa maison et dont le film  tourné par Jacques Burtin donne un bel aperçu. C'est aussi un tronc, où la sève coule tout en laissant passer la lumière en transparence.

 

   Le texte qui s'inscrit en bas reprend quelques mots d'un beau poème d'Eric Le Blanche. "Et plaise que les étoiles, la matière et puis Dieu se fassent des éloges afin de continuer de courtiser l'amour, le bleu et puis le rouge."

 

    Pour prolonger le mystère : dans les branches de cet arbre, deux percées lumineuses, celle qui laisse passer une étoile pour éclairer la nuit, sa nuit, et celle qui laisse entrevoir ses initiales inscrites au firmament des artistes.

 

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Croix arméniennes.

   L'histoire commence dans une agence immobilière.... comme dans un film. La "Vie Parisienne" est une des nombreuses agences qui jalonnent la rue Lecourbe. Or celle-ci a accepté de mettre en dépôt-vente dans sa boutique mon premier grand carton sur "La Forêt Vierge".

DSC09931.JPG

  J'ai été très touché par cette proposition à laquelle je ne m'attendais guère, lorsque la gérante de cette agence, Madame P. me demanda huit jours plus tard si je pouvais réaliser à son intention et dans la même matière, "quelque chose" qui lui rappelle l'Arménie. Quelle surprise !... Après quelques échanges, nous nous sommes arrêtés sur l'idée possible d'une croix.

   Je pense que vous avez déjà vu ces fameuses Khatchkar (croix de pierre) qui symbolisent si bien cet art unique de l'Arménie. Elles ont une particularité très originale que j'ignorais totalement : elles ne représentent pas la mort du Christ, mais un arbre de Vie, (Christ ressuscité ?) d'où ces "racines" à la base de la croix.

DSC09928.JPG

 De la pierre au carton, il n'y avait donc qu'un pas facilement franchi.

  La première en appela une seconde, puis une troisième.... et peut être d'autres.

  Il s'agissait moins de recopier servilement une croix déjà existante, que de réinventer à partir de motifs sculptés dans la pierre une nouvelle croix, en gardant les fondamentaux décoratifs et symboliques (en particulier ses racines spirituelles).

    Les difficultés rencontrées furent assez vite surmontées. Le relief de ces entrelacs dans les deux épaisseurs de carton obligèrent des découpes de grande finesse, d'autant que la taille des croix est particulièrement réduite (45cm x 60 cm) par rapport aux vraies croix de pierre qui font parfois 1m x 2m.DSC00245.JPG

 

Madame P. fut enchantée de la croix que je lui ai proposée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dialogue avec François Dilasser sur "La Chute d'Icare".

    Cela faisait déjà quelque temps que je souhaitais rendre hommage à ce peintre qui m'est si cher : François Dilasser. Je voulais réaliser un travail (peut-on parler d'un ouvrage à quatre mains... ?) qui exprimerait cette reconnaissance, cet échange, mais aussi cette amitié (même si elle ne fut qu'épistolaire).

 

   François Dilasser est un peintre breton décédé en 2012. Il reste à mes yeux une référence dans l'art de la peinture contemporaine, sûrement moins connu que Klee ou Kandinsky mais je le place sans conteste à leurs côtés. Dans un blog précédent, dont voici le lien :

http://dominiquefournier.hautetfort.com/archive/2015/07/21/francois-dilasser-1926-2012.html

http://dominiquefournier.hautetfort.com/album/francois-dilasser-1926-2012/

j'avais eu l'occasion de dire tout ce que m'apportait sa peinture. Par ailleurs, je ne peux que vous inviter à taper son nom sur Google pour en savoir davantage.

Chute d'Icare - Dilasser.JPG

 

   C'est à partir d'un dessin au crayon de bois (6 cm x 6 cm), destiné à une suite de tableaux sur le thème de la Chute d'Icare, -dessin que j'ai découvert dans une biographie de Dilasser- que je me suis mis à travailler.

  J'ai commencé par agrandir ce petit dessin qui constitue la première strate, la couche supérieure et en final le premier plan du tableau.

  Ensuite, en arrière-plan, j'ai redessiné, avec force mouvements et en m'appuyant sur le cloisonnement du dessin initial, l'idée d'un ciel ou de nuées qui animent les deux tiers supérieurs, tandis que dans le tiers inférieur on retrouve la mer et ses flots bouillonnants qui engloutissent le malheureux Icare.

  Au résultat, un travail qui rejoint une abstraction tout en transparence et en finesse. (Taille: 100 cm x 140 cm)

A Hommage à Dilasser (recadré).jpeg

 

 

(Il y a quelques jours, nous sommes allés au musée du Louvre dans le département des salles de la Mésopotamie,

Chute d'Icare (1).JPG

et j'ai découvert dans une des vitrines des petites plaques en terre portant une écriture cunéiforme qui ressemble étrangement à certains motifs du graphisme cloisonné de Dilasser.)

                                                                          Je remercie Jacques Burtin pour ses conseils et sa relecture.

 

Commentaires

  • toujours aussi admirative de ton imagination et ton travail manuel si précis!!
    Affectueusement;

  • Je reste ébloui par la virtuosité de ce travail du carton. L'hommage à Éric Le Blanche est une splendeur et ces croix d'Arménie un vivant appel à la prière. Été vraiment fructueux en effet !

  • Cher Dominique, comme cela fait du bien de contempler toutes ces oeuvres qui représentent un tel art et une vraie contemplation dans l'accueil de ce que l'autre vous apporte et vous inspire.
    Merci pour ce beau partage.
    J'aimerais le partager à mon frère Bernard, le dernier frère de Jean 0livier qui vit de son dessin. Il aimera beaucoup. Merci encore !
    Soeur Maryvonne

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