Interlude pour accompagner votre lecture... par le père Dominique Catta à la kora ténor.
Si vous aviez rencontré le Père Catta, à Keur Moussa ou à Paris, vous n'auriez jamais oublié ce regard malicieux, ce nez aquilin et ce sourire qui n'appartenait qu'à lui... sans oublier ces mains toujours en mouvement.
...Mais il est trop tard, notre cher Père Dominique Catta s'en est allé rejoindre l'orchestre céleste ce 18 août dernier après avoir rendu tant de bons et loyaux services.
70 ans de vie monastique ! Voilà, une vraie vie de moine donnée au Seigneur, de ces vies qui sont bien pleines, avec ses 92 années.
Les journaux n'ont pas manqué de relayer les éloges et les hommages et, j'en suis sûr, les bulletins monastiques, à leur tour, ne manqueront pas de le faire dans les semaines à venir.
Mais je souhaitais, ici, simplement et librement donner un témoignage personnel, le mien, pour avoir eu cette chance pendant 36 années de partager son amitié fidèle, à la fois musicale et spirituelle. Je ne suis pas le seul, fort heureusement, à témoigner de ce privilège au-delà de toutes frontières
iInterlude de kora joué par le Père Dominique Catta
Que lui doit-on ? Beaucoup. Oui, beaucoup, parce que sans lui, la liturgie de Keur Moussa n'aurait jamais existé tout du moins sous sa forme musicale actuelle. Nous lui devons beaucoup, car c'était un spirituel, et plus il vieillissait, plus il devenait "sage"... À l'image d'un pays où la pauvreté reste endémique, il s'était, lui aussi, décanté du superflu pour aller à l'essentiel. Ses conseils, au fil des années, témoignaient de cette vie dépouillée à laquelle il aspirait tant et à laquelle finalement il est arrivé. Bien sûr, tout ne s'est pas fait en un jour.